MEMORIAL CONG BINH
 

"La France s'honorera toujours de recevoir en son sein et sous ses drapeaux les soldats de la liberté qui viendront s'y ranger pour la défendre,et, quelle que soit leur patrie, ils ne seront jamais étrangers pour elle"(Décret du 11 juillet 1792).

 

Le projet

Par Mémorial CONG BINH, nous parlons de notre projet de répertorier l'ensemble des 19 362 O.N.S. embarqués en Indochine. Cong Binh est une expression plus conforme à la réalité que l'expression Linh Tho. La première privilégie le caractère Ouvrier de ces requis alors que la seconde privilégie le caractère Soldat, ce qu'ils ne sont pas. Nous souhaitons connaître pour chacun d'eux, au minimum, son identité et son matricule. Ce dernier est l'élément le plus fiable pour confirmer l'appartenance aux unités de Travailleurs Indochinois.

Sa composition est la suivante :

 

Z
lettre
lettre
lettre
chiffre
chiffre
chiffre
chiffre

 

Z + de deux à trois lettres suivies de un à quatre chiffre(s)

 

Le matricule correspond au lieu de recrutement qui peut être quelquefois dans une autre province que celle où est né le requis. Pour une connaissance plus précise se reporter au tableau de correspondance entre les lettres utilisées et la province ou le lieu de recrutement. A noter, que le Laos n'a fourni aucun travailleur et que les quelques dizaines de Cambodgiens qui ont été recrutés le furent en Cochinchine et portent donc une immatriculation Zco.

 

 

D'ores et déjà une première liste (modeste) est visible en suivant ce lien

 

Inscription

Pour toute inscription, merci de nous faire parvenir un document qui permette une identification certaine du travailleur en tant que membre des formations indochinoises, livret ou carte de travailleur, levée de réquisition, photo avec matricule, photo de groupe, ...)

 

Si vous ne disposez pas de documents, transmettre l'identité du travailleur supposé (nom complet, date de naissance, village, district et province d'origine, filiation). Un bref résumé de son parcours (lieux de travail, compagnies, autres compatriotes connus) peut s'avérer utile et nous permettre d'effectuer des rapprochements avec les renseignements "orphelins" dont nous disposons.

Pour ceux, qui n'auraient connu des "Travailleurs Indochinois" potentiels que d'une manière plus éloignée, collègues de travail, voisins, relations, tout renseignement peut nous servir :

- lieu d'inhumation,

- anciens bulletins d'entreprise,

- photos sportives,

- coordonnées de membres de leur famille,

- etc ......

 

La Mémoire c'est aussi le sort fait au souvenir des morts

 

 

 

Selon Pierre Angeli, à la date du 1er janvier 1946, les décès s'établissaient selon le tableau ci-dessous :

 

Cause du décès
Nombre de décès
Voyage aller
25
Tuberculose
442
Autres maladies
427
Accidents du travail
21
Accidents et homicides
34
Suicides
7
Faits de guerre
49
Rapatriements 1941
56
Total
1061
 

 

Ce chiffre doit être augmenté d'au moins sept décès que nous avons noté lors du rapatriement de 209 travailleurs embarqués sur le Chantilly à Marseille le 2 août 1946. Il est à penser que le chiffre total doit avoisiner les 1 200 compte tenu de l'état sanitaire de nombre des rapatriés de 1946 à 1948.

On peut en déduire qu'un peu plus d'un millier de Travailleurs Indochinois ont été inhumés en France à cette période. Pierre ANGELI, dans sa thèse, nous indique que les tombes, disséminées dans une centaine d'emplacements, "notamment au cimetière des Milles, de Terre Cabade à Toulouse ou de Saint Lazare à Montpellier, ont fait l'objet d'un accord conclu le 29 mai 1945 entre la D.T.I. et le "Souvenir Indochinois", en vertu duquel cette Association prenait en charge l'entretien des tombes et monuments existants et s'engageait à regrouper toutes ces tombes dès que possible".

Cet accord a-t'il été suivi d'effet ? Peut-on à l'heure actuelle retrouver les noms et lieux de sépultures de ces Travailleurs ?

 

 

 

 

La Mémoire, c'est encore la reconnaissance des blessures et mutilations subies pendant leur "mission" au service de la France

 

Combien ont été blessés par faits de guerre ou par accidents du travail ?

Aucun chiffre n'est disponible. Tout au plus trouvons-nous traces de quelques cas individuels cités ça et là dans les archives du CAOM.

Ces blessures pouvant donner droit à pensions militaires en vertu des article L.248 à 250 et D.243 à D.250 du Code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de guerre, il aurait été envisageable de retrouver des données chiffrées partielles en dénombrant les Travailleurs ayant demandé le bénéfice d'une pension. Malheureusement, le Service des Pensions "ne dispose d'aucun outil de recherche manuelle ou électronique permettant de recenser une population spécifique de pensionnés".

On ne sait donc pas, surtout pour ceux des Travailleurs Indochinois qui ont regagné leur pays, dans quelle mesure une juste réparation des préjudices subis en service a été effectuée.

Qui plus est, s'agissant des pensions effectivement payées, nous ne pouvons passer sous silence le scandale dit de la "cristallisation" qui vient potentiellement introduire une discrimination financière avec les pensionnés métropolitains et avec leurs ayants droits.

 

La Mémoire, c'est aussi la prise en compte des années de travail

 

Dans quelle mesure les Travailleurs Indochinois ont-ils pu bénéficier du versement d'une retraite pour laquelle la période passée au sein des Unités de la M.O.I. en tant que travailleur encadré ?

Cette question appelle plusieurs réponses selon que le travailleur est resté en France ou est rentré au Viêt Nam, plus précisément même, selon le fait qu'il ait été ou non immatriculé - évidemment à titre personnel et individuel - à la Sécurité Sociale. C'est autour de ce point précis, d'ordre administratif, que s'articule toute la problématique qui sera exposée plus avant dans une page spéciale à venir.

Globalement, on peut d'ores et déjà dire que seuls ceux qui sont restés vivre et travailler en France ont pu bénéficier, au prix d'un combat de plusieurs années, de cette reconnaissance du travail au service de la France. Autrement dit, une minorité.

 

 

 

 

 

Cadre historique

 

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