LE CADRE HISTORIQUE

 

 

La venue des Travailleurs Indochinois en France résulte de l'assujettissement des populations indochinoises à la métropole dans le cadre du système colonial.

La France, à l'instar de la plupart des nations européennes, a annexé des territoires, regroupés en un domaine colonial, dès le début du 16ème siècle.

Le premier empire colonial français s'étend du règne de François Ier à celui de Louis XV. Il comprend principalement une partie du Canada, la Louisiane, les Antilles, le Sénégal et des enclaves à Madagascar, en Inde et en Chine. Il sera réduit, au bénéfice de l'Angleterre, à quelques territoires, par le Traité de Paris en 1763 qui met fin à la "guerre de sept ans".

Le second empire colonial français se constitue au début du 19ème siècle et connaît un grand développement sous la IIIème République. Afrique du Nord, Afrique occidentale et équatoriale, Antilles, Océan Indien, Polynésie et Indochine en constituent les principaux éléments.

Concernant l'Indochine, et en particulier les territoires de l'actuel Vietnam, la Cochinchine devient colonie (territoire sous administration directe) dès 1863, puis la France étend son protectorat (subsistance d'une administration autochtone) sur le Tonkin et l'Annam entre 1882 et 1884 en ce qui concerne l'actuel Viêt Nam.

 

L'Empire en 1939

 

 

Avec 110 millions d'habitants, l'Empire colonial français (c'est à dire, la Métropole plus le domaine colonial) est le deuxième derrière celui de l'Angleterre.

 

Source : Revue de l'Empire Français, avril-mai 1940

 

Les autorités, que ce soit celles de l'entrée en guerre puis celles du refus de l'Armistice, vantent la puissance de la France et sont bien conscientes de l'importance des colonies. Sur ce point, il est à noter une continuité évidente entre tous les régimes politiques de la période.

Ainsi, à l'entame du conflit, les autorités font placarder une affiche destinée à récolter des fonds qui prend appui sur l'étendue et la force des deux empires alliés face à une Allemagne minuscule tandis qu'à Londres, l'Empire est encore mis à contribution pour soutenir la foi en l'avenir, le Général DE GAULLE dans L' Appel du 18 juin 1940 déclare :

 

"Car la France n'est pas seule !

Elle n'est pas seule !

Elle n'est pas seule !

Elle a un vaste Empire derrière elle."

 

 

 

C'est donc un pays sûr de son fait, et comptant bien utiliser les ressources économiques et humaines de ses colonies qui aborde puis poursuit la période des hostilités.

 

 

Le précédent de 1915/1919

 

Durant le premier conflit mondial, 90 000 Indochinois sont amenés en France dont plus de la moitié en qualité de travailleurs.

Ces arrivées ne répondent pas à un plan pré-établi mais à l'émergence régulière de besoins en main d'oeuvre. Un premier groupe de 40 ouvriers spécialisés arrive au printemps 1915, à l'initiative du Directeur de l'Aéronautique. Ils sont suivis par des contingents de plus en plus nombreux d'ouvriers non spécialisés, surtout en 1916 et 1917.

Dépendant du Ministère de la Guerre, le Service des Travailleurs Coloniaux, créé en décembre 1915, va introduire en métropole un peu plus de 220 000 ouvriers en provenance des colonies dont 49 000 Annamites selon l'expression de l'époque.

 

 

Ces travailleurs sont organisés en groupements qui correspondent au lieu et au type de travaux qu'ils effectuent. Ils seront tout d'abord affectés à des industries de guerre et des compagnies de chemins de fer puis à des travaux de creusement de tranchées et de "nettoyage" du champ de bataille.

 

 

On peut trouver une étude très bien documentée sur le sujet, "Un milieu porteur de modernisation : Travailleurs et Tirailleurs Vietnamiens en France pendant la Première Guerre Mondiale" par Mireille Favre/Le Van Ho, thèse Ecole Nationale des Chartes, 1986.

 

En 2014 Mireille LE VAN HO a publié une étude sur les travailleurs dans l'industrie de guerre.

 

 

 

Cadre législatif

 

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